JOP 2024

3 questions à : Marion Le Paul, directrice adjointe de la Solideo

Marion Le Paul est directrice adjointe de la Solideo, l'établissement public chargé des infrastructures Olympiques et Paralympiques (constructions comme rénovations) qui demeureront après les Jeux. Pour INSPIR', elle revient avec nous sur les objectifs et les missions de l'établissement, et notamment les questions liées à l'héritage matériel.

Quels sont vos objectifs ?
Livrer en moins de 6 ans 70 ouvrages olympiques pérennes nécessaires aux Jeux de Paris 2024, telle est la mission que s’est fixée à la France en accueillant les Jeux et que la SOLIDEO (Société de Livraison des Ouvrages Olympiques) est chargée de remplir. Cet établissement public a été créé en 2017, spécifiquement pour les Jeux. Nous avons dans notre programme la réalisation de 70 ouvrages olympiques. Village des athlètes, village des médias, nouveaux quartiers de près de 4 000 logements au total, rénovation d’une vingtaine d’équipements sportifs de proximité, conception du Centre aquatique olympique... les projets sont très variés. Ils seront livrés au comité d’organisation en mars 2024. Pour résumer, nous construisons le théâtre et Paris 2024 organise et joue la pièce !

Réaliser des Jeux sobres, durables et inclusifs : tel est votre défi ?
Oui. Au-delà de notre mission de livrer 70 ouvrages olympiques, nous nous sommes fixé des ambitions fortes et inédites (alignées sur l’Accord de Paris) en matière d’excellence environnementale, d’accessibilité universelle et d’inclusion sociale. Il s’agit de diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre, d’assurer le confort thermique à horizon 2050 et à faire de la ville un support de la biodiversité. Nous avons donc poussé très haut les standards : recours massif au bois et aux matériaux biosourcés, conception bioclimatique, réemploi ou encore végétalisation des espaces et des toitures. L’ensemble de ces procédés nous permet notamment sur le village des athlètes de réduire le bilan carbone de près de 50 % par rapport à un projet classique.

Quelles stratégies innovantes avez-vous mises en place ?
Nous avons travaillé avec tous les acteurs pour stimuler l’innovation, afin que les ouvrages soient une vitrine du savoir-faire français en matière d’aménagement. Ils ont été pensés pour leur usage en héritage des Jeux, dans les 30 prochaines années. Dès lors, nous avons fait le choix de laisser la maîtrise d’ouvrage d’un certain nombre d’équipements aux collectivités qui en seront gestionnaires après les Jeux, par exemple le CAO ou l’Arena Porte de La Chapelle. Cela permet de s’assurer que les projets répondent aux besoins futurs de la population. Nous avons ainsi 32 maîtres d’ouvrage publics et privés qui sont engagés au quotidien dans la réalisation des ouvrages olympiques ! Dès novembre 2024, la SOLIDEO récupère ainsi les clés du village pour réaliser les travaux de réversibilité, consistant à transformer les chambres des athlètes 
en des logements et bureaux pour les futurs habitants et salariés. Ces derniers arriveront avant fin 2025. L’héritage que les ouvrages olympiques laisseront aux territoires et leurs usagers représente pour nous un engagement majeur.

Parcourez notre dossier complet Alea jacta est : Les derniers JO à Paris ? dans le dernier numéro du magazine INSPIR'.