Gaspard Gantzer

Gaspard Gantzer

“ " Je prends d'abord l'engagement de ne pas alourdir la fiscalité des entreprises au cours du prochain mandat et, même de réduire les prélèvements obligatoires" ”

A l'approche des éléctions municipales du mois de mars prochain, Gaspard Gantzer, candidat pour la liste du parti socialiste, chef du pôle communication à la présidence de la République Française aurpès de François Hollande et occupe aujourd'hui différents postes à la mairie de Paris, dévoile ses mesures pour ce qui concerne les entreprises au sein des futurs projets de la capitale.

 

Si vous êtes élu Maire de Paris en 2020 :

  • Quelle(s) mesure(s) proposerez-vous pour faciliter le quotidien des entreprises et des salariés à Paris ?

Paris a la chance d’être à la fois la capitale politique, culturelle et économique de la France. Notre ville est riche de ses commerces, de ses artisans, de ses entreprises innovantes, de ses sociétés de service et de ses nombreux sièges sociaux. Cependant, nous devons faire plus pour faciliter le quotidien des entreprises et de leurs salariés. Nous devons même en faire une priorité et l’assumer politiquement.  Je prends d’abord l’engagement de ne pas alourdir la fiscalité des entreprises au cours du prochain mandat et, même de réduire les prélèvements obligatoires quand nous aurons réussi à mettre en œuvre le plan de réduction des coûts de la Ville de Paris que je me suis engagé à réaliser. Celui-ci passera notamment par la réduction des effectifs de 10% au cours du prochain mandat. Ensuite, nous devrons développer l’offre de bureaux pour les entreprises et pas uniquement à travers les espaces de coworking. Ayant moi-même créé une entreprise en 2017, je suis bien placé pour savoir que les locaux sont rares et chers dans notre ville. Tout nouveau projet d’aménagement devra donc réserver une part significative pour les locaux des entreprises. Aussi, nous devrons, via les sociétés d’économie mixtes de la ville et les bailleurs sociaux, veiller au maintien de commerces de proximité, notamment de bouche, dans tous les quartiers de Paris. Enfin, nous nous devrons d’assurer une plus grande fluidité au bon fonctionnement des entreprises installées dans les limites de son administration. La municipalité doit tout mettre en œuvre pour retirer les obstacles qui empêchent les entreprises et leurs équipes de se dédier à leurs missions comme ils le souhaiteraient. Cela passe notamment par des progrès significatifs en matière de télétravail avec des infrastructures numériques de bonne qualité. L’autre levier majeur dont il est urgent de s’emparer, c’est la mise en place d’un véritable service public de la petite enfance, avec la gratuité des crèches et la création de 10.000 places supplémentaires pour que tous les parents parisiens puissent, s’ils le souhaitent, y confier leurs enfants et se dédier sereinement à leur travail.

Mais tout cela ne suffira pas à régler le problème majeur de notre région si l’on ne débloque pas la mobilité domicile-travail des Franciliens. Nous sommes encore à l’âge de pierre du réseau Vélopolitain, du parking vélo aux gares du Grand Paris, de transports en communs réellement efficaces, plus sûrs, plus propres aussi.

  • Êtes-vous prêt à associer les chefs d’entreprises à vos futures décisions, via la création d’un Comité de Pilotage Economique de la ville de Paris, comme proposé par le MEDEF Paris dans son programme ?

Je crois profondément aux vertus de l’entreprise ; j’en ai créé une moi-même. Et je m’opposerai toujours à celles et ceux qui soutiennent dogmatiquement que les entreprises ne peuvent concilier la recherche du profit avec la recherche d’un idéal commun, profitable à la société, aux Hommes qui la composent, ainsi qu’à nos enfants. Le bon dirigeant – public ou privé du reste – s’enrichit de toutes les expériences et se nourrit de tous les points de vue. Il n’est pas un super-expert omnipotent. Pour cela, il doit savoir s’entourer, et consulter. En outre, le Maire de Paris prend tous les jours des décisions qui impactent les entreprises et le tissu qu’elles composent. À ce titre, il me paraît évident que les entreprises et celles et ceux qui les représentent doivent être écoutés. Reste à trouver le bon format. Je suis très sensible à l’idée que les entreprises et leurs représentants entretiennent un canal de discussion direct avec le cabinet du Maire de Paris, voire avec le Maire de Paris lui-même. Ce CPE de la Ville de Paris est une bonne piste de réflexion dont il faut définir les contours et les missions.

  • Face à la compétition internationale, que ferez-vous pour que Paris devienne une Capitale Globale, attractive et pionnière ?

Pour que Paris devienne une capitale globale, attractive et pionnière, il faut commencer par mettre – enfin – un terme à toutes les pollutions sonores et atmosphériques. Il faut régler le problème des zones de non-droit. Il faut faire respecter l’ordre public et la salubrité. Il faut mettre en place un vrai plan vélo, efficace dans sa mise en œuvre, dans la concertation avec tous les usagers, et avec sérieux, c’est-à-dire sous la supervision d’un maire qui fera autre chose que se faire prendre en photo une fois par an sur un Vélib. Il faut aussi végétaliser les places publiques et la voirie (le tout béton a vécu et je m’étonne encore que ce dogme soit mis à l’honneur par l’Hôtel de Ville) : Paris est devenu une fournaise l’été. Dans une ville pionnière, on ne suffoque pas. De la même manière, Paris sera de nouveau une grande ville attractive quand elle aura réappris à cultiver sa singularité : mettons en valeur les arts décoratifs parisiens.  Enfin, pour que tout cela fonctionne, il est urgent de retrouver une bonne gestion de notre ville, à commencer par une réduction drastique des effectifs de la ville. Nous avons 55.000 agents au service de la ville pour une ville qui fonctionne mal. Il faut y mettre de l’ordre, avec humanité, bienveillance, et efficacité.

  • Pour vous, qu’est-ce qu’être entrepreneur et quel est le rôle d’une entreprise ?

Être entrepreneur, c’est savoir prendre des risques. Je l’ai été moi-même. Pour réussir, il faut autant de modestie que de détermination. Il faut aussi savoir s’entourer et beaucoup travailler. J’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui se lancent, parfois sans moyens, mais avec des idées et de l’énergie.

L’entreprise crée de la valeur. Elle produit de la richesse et des emplois. Elle apporte de l’innovation. Elle fournit des biens et des services indispensables à notre vie commune. Elle est une des principales sources de développement et d’attractivité de la ville. Mais c’est aussi un vecteur de lien social, une clef de la vie en société.

  • Quel entrepreneur vous inspire le plus ? Pourquoi ?

Plusieurs me viennent en tête. J’ai une grande admiration pour tous les patrons de café parisiens. Pas pour un en particulier, mais pour tous ceux qui font vivre nos quartiers, créent de l’emploi, à la sueur de leurs fronts.  Plus particulièrement, dans un autre domaine, j’ai de l’admiration pour Jean Moreau et Baptiste Corval, les fondateurs de Phénix, qui ont réussi à créer une entreprise solidaire d’utilité sociale très performante qui aspire à réduire le gaspillage et valoriser les déchets. Ce sont des jeunes entrepreneurs qui ont investis leur énergie dans l’économie circulaire, avec une vision et de l’intelligence, au service de notre futur.

Je pense aussi à Tigrane Seydoux et à Victor Lugger, les créateurs de l’empire Big Mamma, en ce qu’ils ont créé, dans Paris, des lieux de cohésion qui favorisent le lien social, en proposant des produits de très bonne qualité à des prix abordables.