David Belliard

David Belliard

“ "Je veux pour Paris une économie tournée vers les parisiennes et les parisiens" ”

A l'approche des élections municipales du mois de mars prochain, David Belliard, candidat pour la liste "L'écologie pour Paris" est président du groupe écologiste au Conseil de Paris dont il est élu du XIe arrannnnndissement, dévoile ses mesures pour ce qui concerne les entreprises au sein des futurs projets de la capitale.

 

Si vous êtes élu Maire de Paris en 2020 :

 

  • Quelle(s) mesure(s) proposerez-vous pour faciliter le quotidien des entreprises et des salariés à Paris ?
    • Désaturer les transports publics ! La question du bien-être au travail est importante pour moi : Paris est une ville saturée, stressée et dans une journée de travail, le déplacement n’est pas toujours le moment le plus agréable.

Je veux être le Maire du confort et de la sécurité dans nos transports et dans nos déplacements.

Pour cela, Paris doit être exemplaire sur les rythmes de travail. En lien avec les entrepreneurs, je souhaite ainsi encourager les nouveaux modes de travail en développant le recours au télétravail et au travail délocalisé. Pas les « usines » centralisées de coworking qui contribuent à la spéculation immobilière à Paris, renchérissent le coût de l’immobilier sans résoudre la question du « comuting ».

Je préfère que nous encouragions le développement de plus petites unités de travail délocalisées, ancrées dans les quartiers, proches de nos habitats, pour plus de proximité et moins de déplacements, reliées entre elles par des modes de transports doux.

Pour les salarié.e.s non sédentaires, je pense qu’il faut aller plus vite et plus fort sur « l’étalement des heures de pointe » pour limiter la charge dans le métro et le RER, notamment vers La Défense ou encore sur la ligne 13.

Je suis convaincu qu’en décalant nos déplacements de 15/20 minutes par exemple, nous pourrions améliorer nettement le confort dans les transports et d’engager une désaturation. Cette mesure ne peut pas s’imaginer et se construire sans les entreprises, nous travaillerons donc ensemble pour la mettre en œuvre à l'instar de ce qui a été initié à la Défense ou sur Plaine Commune.

  • #Velotaff pour toutes et tous : la marche à pied est le premier mode de déplacement à Paris, et le recours au vélo est en train d’exploser chez les Parisien.ne.s. Je veux tout faire pour libérer les usages et faire de la marche comme du pied les premiers modes de déplacements à Paris. Je défends l’idée d’un « vélopolitain », un réseau conçu par et pour les utilisateurs de vélos, en cohérence avec les besoins de déplacements avec une exigence : la sécurité. Nous devons associer les entreprises au développement des modes doux. D'abord pour lever les freins liés à la sécurité et rassurer les DRH sur les trajets domicile-travail et ensuite parce qu'il s'agit d'un report naturel, constitutif de bien-être pour toutes et tous.
  • Protéger et accompagner les artisans à Paris : les artisans ont besoin de se déplacer à Paris et nous devons leur offrir des outils pour passer à une mobilité propre. Les constructeurs ne font pas encore assez d'efforts pour proposer des gammes d'utilitaires dé-carbonés.  Maire de Paris, je négocierai fermement avec eux afin qu'une gamme adaptée soit rapidement mise sur le marché.
  • En ce qui concerne les livraisons et les interventions des artisans, il faut plusieurs mesures complémentaires. D’abord, je crois à l'avenir de la livraison à vélo qui peut être tout autre chose que le quasi esclavage auquel sont réduits des jeunes travaillant pour certains acteurs de la « nouvelle » économie .. Je veux massifier l'investissement sur la logistique à vélo et appuyer autant que possible le déploiement, tout en offrant les infrastructures logistiques adéquates, notamment dans les parkings parisiens sous-occupés. En parallèle, bien entendu, mettre en œuvre un partage intelligent des espaces et du temps : un temps pour les livraisons, un temps pour les interventions ; des espaces dédiés et effectivement respectés.
  • Etes-vous prêt à associer les chefs d’entreprises à vos futures décisions, via la création d’un Comité de Pilotage Economique de la ville de Paris, comme proposé par le MEDEF Paris dans son programme ?

Les écologistes ont toujours associé l'ensemble des parties prenantes à la prise de décision,  l'écologie s'est construite sur cette constante et ce doit donc être le cas aussi avec les entreprises. Nous le faisons d’ailleurs déjà dans la conduite des affaires sur nos délégations depuis 2001, Antoinette GUHL, adjointe EELV à la Maire de Paris a fait ce travail de co-construction avec les entrepreneurs sur la feuille de route économie circulaire de la Ville, cela nous a permis d'amorcer la création de filières notamment sur la collecte et la valorisation des biodéchets, grâce à la mobilisation du secteur de l'ESS.

La Ville devra travailler bien plus étroitement avec les Chambres consulaires et les entrepreneurs parisiens. Maire de Paris, je serai aux cotés des entrepreneurs mais dans une perspective: engager Paris dans une réelle transition écologique, vers une économie plus sobre, plus juste, plus équitable. Je veux pour Paris une économie tournée vers les parisiennes et les parisiens.

  • Face à la compétition internationale, que ferez-vous pour que Paris devienne une Capitale Globale, attractive et pionnière ?

Je suis assez gêné par cette formulation, car aujourd'hui cette course permanente à l'attractivité et la concentration dans laquelle nous sommes embarqués génère beaucoup trop de frustrations et d'inégalités. Nous avons besoin d'une capitale qui réfléchisse mieux à la globalisation pour ne plus la subir, mais aussi pour répartir de manière plus équitable les fruits de l'épanouissement de notre économie. De ce point de vue, l’attractivité du pays doit se matérialiser par des investissements et des infrastructures mieux répartis sur le territoire et dans la Région. La vision d’un Paris moitié musée pour les touristes et moitié « City » pour les multinationales nous a conduits à la spéculation foncière et immobilière dans laquelle nous sommes aujourd'hui enfermés. De la même manière, cette globalisation précarise une bonne partie du monde de l'entreprise qui ne peut même plus payer son loyer à Paris pour développer son activité. Etre « business friendly », pour moi c’est avant tout être « small business friendly » pour une activité économique locale qui vivifie les quartiers. Je veux une économie responsable, résiliente, solidaire.

  • Pour vous, qu’est-ce qu’être entrepreneur et quel est le rôle d’une entreprise ?

Journaliste spécialisé dans l'économie, je connais bien le monde de l'entreprise et les mécanismes qui l'entourent. Une entreprise doit, selon moi, jouer un rôle social avant tout, celui d'intégrer et de contribuer à l'épanouissement de toutes et tous. C’est d’ailleurs ce vers quoi se tourne la génération Y e, en quête de sens, et celles et ceux qu’elle influence. C'est une condition sine qua non pour qu'elle puisse réussir dans son business. Je prône également le développement par du modèle coopératif, qui existe depuis des lustres, qui permet une gouvernance partagée et une réappropriation de l'outil de production par les salarié.e.s. C'est ce qui m'a d'ailleurs conduit à m'engager au sein d'Alternatives Economiques en prenant des parts dans la coopérative qui lui permet de fonctionner.

  • Quel entrepreneur vous inspire le plus ? Pourquoi?

Une nouvelle génération d'entrepreneur est en train de révolutionner notre monde, j'ai beaucoup d'admiration pour celles et eux qui prennent des risques et qui surtout assument leurs choix parfois en rupture avec le système. Je choisi ici de citer Marie EKELAND.  D'abord parce que c'est une femme entrepreneur, ensuite parce que c'est une femme qui évolue dans la tech, un milieu essentiellement masculin. C'est une investisseuse avisée, ce qu'elle a fait avec Criteo est une réussite incontestable. Les écologistes doivent soutenir les réussites, surtout quand elles sont socialement utiles. C'est là l'autre raison de mon choix: Marie EKELAND exprime des idées justes sur les dangers que font peser les trop grandes inégalités sur nos sociétés. En investissant dans des jeunes pousses écolo-friendly, elle montre que l'intention doit être suivi d'actes forts et notamment que les entrepreneurs ont besoin de confiance pour s'épanouir, notamment chez les tout jeunes entrepreneurs. C'est bien ce qu'elle arrive aujourd'hui à faire avec Daphni. Je l'apprécie enfin car elle assume ses choix, en rupture. Sa démission de la Présidence du Conseil National du Numérique en pleine apogée de la StartUp Nation est en l'espèce un choix fort.