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Témoignage de Pascal CHABOT, membre du Directoire de la Caisse d’Épargne Ile-de-France

“ « Nous œuvrons pour l’après » ”

Pascal CHABOT, Caisse d’Épargne Ile-de-France

 

Pascal CHABOT, membre du Directoire de la Caisse d’Épargne Ile-de-France fait le point sur l’impact du Coronavirus sur l’activité de la banque. Il décrit également les dispositifs de soutien mis en place à l’intention des entreprises, ainsi que le soutien de la Caisse à la Fondation Abbé Pierre, à l’intention des sans-abris.  

 

Quel impact a la crise sanitaire sur la Caisse d’Épargne Ile-de-France ?

 

Aujourd’hui, les trois quarts de nos agences sont ouvertes. Certaines d’entre elles, qui avaient d’abord fermé ont pu rouvrir ces derniers jours, grâce à l’engagement de nos conseillers. Les centres d’affaires, destinés aux professionnels, fonctionnent sur rendez-vous,  et à distance. Et nous limitons naturellement notre activité en agence aux seuls rendez-vous pour lesquels un déplacement est indispensable.

 

Quelle baisse de votre activité enregistrez-vous ?

 

Elle s’élève à 25 ou 30%, et notre banque digitale connaît une réduction identique de son activité. Cela est logique et reflète la baisse de l’activité de nos clients. Le commerce en ligne voit également son volume d’affaires se contracter. Un grand leader de la vente en ligne a, par exemple, annoncé récemment qu’il restreignait ses livraisons aux produits de première nécessité, pour protéger ses livreurs. Notre activité fiduciaire n’a pas vraiment connu de pic de retrait, comme certains avaient pu le craindre. Nos clients n’ont pas thésaurisé, et nous constatons également une baisse du volume des retraits comprise entre 25 et 30%.

 

Les tentatives d’escroquerie se multiplient ?

 

Absolument. Il convient de redoubler de vigilance. Le « fishing », de même que les escroqueries plus individuelles, concernant les entreprises en particulier, sont beaucoup plus nombreuses, notamment sous la forme d’usurpation d’identité, avec des personnes qui tentent de donner des consignes à des salariés en se faisant passer pour un dirigeant de l’entreprise, ou pour un technicien.

 

Vous venez de mettre en place un dispositif de soutien aux entreprises ?

 

Nous venons en effet de proposer à l’ensemble de nos clients professionnels de reporter les six prochaines échéances de leur prêt à la date de la dernière échéance de leur emprunt. Nous proposons par ailleurs le prêt garanti par l’Etat (PGE), destiné à pratiquement toutes les entreprises, il pourra représenter jusqu’à 3 mois de chiffre d'affaires 2019, ou deux années de masse salariale pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019. Il bénéficie d’un différé d’amortissement total (intérêts + capital) pour la première année.

 

Vous soutenez également la fondation abbé Pierre ?

 

Les sans-abris sont en très grande difficulté. Les réseaux de distribution alimentaire qui leur viennent en aide habituellement sont empêchés. Nous soutenons donc la Fondation Abbé Pierre et les différentes associations qui œuvrent avec elles, sous la forme de chèques-repas d’un montant unitaire de 10 euros.

 

Vous soutenez également l’agence régionale de Santé ?

 

La Caisse d’Épargne Ile-de-France, engagée auprès des hôpitaux franciliens met en place des lignes de trésorerie afin de permettre aux hôpitaux de faire face à l’augmentation de leurs dépenses. Par ailleurs, elle vient d’offrir 100 000 masques de protection à l’Agence régionale de santé qui en assurera la répartition sur le territoire.

 

Propos recueillis par Jacques Paquier

 

PGE : une grande majorité d’entreprises concernée

 

Le Prêt garanti par l’Etat (PGE) concerne la très grande majorité des entreprises françaises quelles que soient leur taille et leur forme juridique. Sont ainsi éligibles des ETI, PME, TPE, les commerçants, artisans, exploitants agricoles, professions libérales, micro-entrepreneurs, entreprises innovantes et la plupart des associations et fondations ayant une activité économique… Les rares exceptions étant prévues par le décret. Ce prêt bénéficie d’un différé d’amortissement total (intérêts + capital) pour la première année. A l’issue de cette période initiale, le client pourra choisir d’amortir le prêt sur une durée maximale de cinq ans. « Il est distribué à prix coûtant et permettra ainsi aux entrepreneurs de passer au mieux cette situation de crise exceptionnelle », souligne Pascal Chabot.