Interview : Véronique Torner, présidente de NUMEUM

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Depuis 2013, Véronique Torner est membre du conseil d'administration de NUMEUM et en juin 2023, elle est élue première femme à la présidence.

Comment accompagner la société à appréhender l’IA ?
C’est une technologie transverse ayant nombreux impacts tant sur le plan économique, social que sociétal, qui va amener de profondes transformations sur nos manières de travailler, communiquer et sur nos modes de vie. Il est donc nécessaire de comprendre et de protéger le grand public et les entreprises. C’est le sens de la stratégie nationale mise en œuvre par le gouvernement et à laquelle Numeum participe. Nous devons être vigilants à ce que la nécessaire régulation et l’éthique à construire ne viennent pas freiner l’innovation.

L’Intelligence artificielle lira-t-elle notre avenir ?
L’IA peut aider à prédire certains comportements, comme cela peut être le cas dans le développement de la voiture autonome. Ou encore détecter des maladies à des stades précoces. Pour autant, il nous revient de construire notre propre avenir autour d’une vision de société. L’IA pourra nous y aider.

Quelle est la responsabilité des entreprises sur ces sujets ?
C’est d’accompagner les transformations internes que l’IA génère, et qu’elles prennent aussi conscience de leur responsabilité. Dès lors qu’elles produiraient elles-mêmes des systèmes IA, il importe qu’elles prennent en compte des principes éthiques communs afin de garantir un respect des droits fondamentaux. Chez Numeum, cette question a donné naissance à l’initiative Ethical AI. Nous avons produit un guide pratique comprenant un ensemble de recommandations pour concevoir une IA « éthique by design » et répondant à un ensemble de critères, c’est-à-dire respectueuse, sûre, transparente, équitable, maîtrisable. De plus, les entreprises devront bientôt se conformer au texte réglementaire (AI Act) sur lequel la Commission Européenne travaille afin d’encadrer les usages.

Comment l’IA va-t-elle modifier les paradigmes dans l’entreprise ?
L’IA va permettre d’optimiser les processus, en automatisant certaines tâches et en facilitant la prise de décisions grâce à des analyses de données plus fines. Elle peut aussi rationaliser des coûts ou personnaliser davantage offres et services… À la clé, des gains de compétitivité. Il faut préparer l’ensemble des collaborateurs aux changements organisationnels qui peuvent les toucher.

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