LES MÉTROPOLES FRANÇAISES PÈSENT DANS LE JEU EUROPÉEN
Loin d’être des petites villes de province insignifiantes, les métropoles françaises comptent parmi les plus grandes villes de l’union européenne. Et à ce titre, gagneraient à se faire entendre davantage.
Pour rappel, c’est à partir de 2015 que les villes françaises se sont constituées en « métropoles ». Elles rassemblent entre 8 communes pour la plus petite d’entre elles (celle de Brest) et 131 (pour la plus importante, à savoir Paris). En août 2020, le Mouvement des Entreprises de France a créé un comité des métropoles, aujourd’hui présidé par Charles Znaty, dans le but de peser de façon plus qualitative dans les orientations politiques. Alors que l’on a souvent tendance à surestimer le poids de métropoles comme Manchester, Barcelone ou Francfort, on sous estime celui des métropoles françaises, alors même qu’elles disposent de nombreux atouts, notamment des compétences élargies en matière de développement économique, d’innovation et de transition énergétique. Leur attractivité est certes inégale, néanmoins l’écart de PIB moyen entre les territoires les plus dynamiques économiquement et les autres n’est que de 15%, alors qu’il est souvent plus important dans d’autres pays de l’UE. « Pour faire réussir la France, il convient de parta- ger mieux encore l’attractivité à travers les territoires français. Et d’adapter la gouvernance territoriale pour accélérer la prise de décision et optimiser la compétitivité », précise Charles Znaty.
Les métropoles françaises : une spécificité mondiale ?
En résumé, les métropoles françaises sont parfaitement en mesure de faire face à la concurrence de leurs voisines européennes. Parmi celles qui tirent leur épingle du jeu, on peut citer Lille, particulièrement attractive du point de vue des entreprises, selon la revue Challenges. Cette métropole affiche de sérieux atouts pour séduire les familles et satisfaire aux exigences écologiques. De son côté, Strasbourg est devenue la métropole la plus attractive en 2022, comme le révèlent les statistiques de la 5ème édition de l’enquête sur l’attractivité des métropoles françaises de la plateforme de recrutement Hellowork. En deuxième position sur le podium, on trouve Rennes, puis Brest. La capitale bretonne se positionne première sur le critère du dynamisme économique et seconde sur la qualité de vie et la qualité de ses infrastructures. Pour conserver et développer son rayonnement, les élus locaux, tout comme les entreprises et organisations patronales finistériennes plaident pour être encore plus près de Paris. Dans une lettre ouverte adressée à Jean Pierre Farandou, PDG de la SNCF, tous expriment leurs vœux de voir Brest à 3h de train de la capitale, là où il faut pour le moment compter 3h30. « La fluidité des transports a un réel impact sur le développement économique de chaque métropole. Tout comme l’at- trait de la fiscalité », ajoute Charles Znaty. On le voit, le désenclavement des métropoles représente un réel enjeu. Des combats pour le TGV sont en cours dans d’autres territoires : en Moselle, à Clermont-Ferrand, Toulouse, Nice, Saint-Étienne, Grenoble... Le train est plebiscité, mais pas seulement lui ! L’accessibilité des territoires passe par de meilleures dessertes aériennes, des ports plus efficients, et davantage de routes et des moyens pour mieux contourner de métropoles.
Quels que soient les indicateurs de comparaison choisis, Paris, ville-monde, est en bonne place par rapport aux autres métropoles européennes. Quand on s’intéresse au PIB par habitant des principales aires métropolitaines, elle fait aussi bien que Londres et bien mieux que Rome, Madrid ou Berlin. Les grandes métropoles françaises font aussi jeu égal avec de grandes villes européennes, voire même avec les autres capitales européennes. Quelques indicateurs nous permettent de le mesurer : Lyon peut se comparer à Rome en termes de PIB / habitant, Marseille à Francfort en termes de hauteur du bâti, Strasbourg à Bruxelles en termes de surface résidentielle. Les politiques menées par les métropoles impactent directement les entreprises et le tissu économique de la région sur les sujets primordiaux comme la mobilité, l’urbanisme, le logement, l’emploi…
La qualité de la desserte en train depuis Paris permet de rendre accessible toutes ces destinations en une durée allant de 1h (rouge) à 5h (jaune très clair).
*Source : OCDE Stats - Berlin, Hamburg, Munich, Cologne, Francfort, Stuttgart, Bruxelles, Antwerpen, Gent, Charleroi, Liège, Namur, Madrid, Barcelona, Valencia, Sevilla, Zaragoza, Malaga, Murcia, Paris, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Lille, Marseille, Roma, Milano, Napoli, Torino, Palermo, Genova, Firenze, London, Leeds, Glasgow, Liverpool, Edinburgh, Manchester.