Municipales 2020

03.09.19 - Municipales à Paris : pour les chefs d’entreprise, «les attentes sont énormes»

  • Source : MEDEF Paris
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« Il y a pour ces municipales un niveau d’intérêt et d’engagement jamais atteint », résume Jean-Louis Schilansky, Président du MEDEF Paris.

Hippodrome de Longchamp (XVIe), la semaine dernière. A l’université d’été du Medef, les chefs d’entreprise ont exprimé leurs attentes pour les Municipales.

Par Charlotte Robinet

Le 3 septembre 2019 à 21h59

Pour eux, l'enjeu est « énorme ». « Il y a pour ces municipales un niveau d'intérêt et d'engagement jamais atteint », annonce même Jean-Louis Schilansky, président du Medef Paris.

«Il ne faut pas rater ce tournant»

Lors de l'université d'été de l'organisation patronale, la semaine dernière, les chefs d'entreprise ont exprimé leurs attentes vis-à-vis du ou de la futur(e) maire de Paris. Et c'est peu de dire qu'elles sont grandes. « Cela ne s'est pas très bien passé dans la mandature en cours », édulcore le patron du réseau d'entrepreneurs locaux. « Et à la fin de la prochaine mandature, le monde aura vraiment changé. Alors que les autres grandes métropoles bougent énormément, nous avons le sentiment que Paris n'est pas dans le même tempo. Face à Londres, New York, Shanghai ou Tokyo… La compétition internationale est très rude, pour les investissements, pour les implantations d'entreprises… Il ne faut pas rater ce tournant ».

Ce que les entrepreneurs appellent de leur vœu pour 2020 ? « Une municipalité business-friendly », exprime Jean-Louis Schilansky. « On ne cherche pas des faveurs mais une attitude positive par rapport au business. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ».

«Les gens ont besoin de se déplacer pour travailler»

Quelles attentes concrètes ? Que le futur maire de Paris — « que ce soit un homme ou une femme » — actionne les leviers économiques à sa disposition pour « créer de la richesse et de l'emploi ». « En premier lieu la règlementation municipale : pour développer les heures d'ouverture, l'ouverture le dimanche, ou l'implantation des commerces. Aujourd'hui quand on veut ouvrir une enseigne, c'est compliqué ».

Deuxièmement : que tout soit fait pour « favoriser la mobilité ». Et sur ce sujet, les chefs d'entreprise ne parlent pas de trottinettes ou de vélos. « Paris est une ville où on ne peut pas circuler. Les gens n'y viennent pas par plaisir. Ils ont besoin de se déplacer pour travailler. Parfois ils ne peuvent pas prendre le métro. Quant aux bus… ils roulent à 5 km/h de moyenne », avance le porte-parole. « Avec la stratégie d'étouffement actuelle, ces fermetures, ces travaux qui n'en finissent plus, on ne résout rien. Ni le trafic, ni la pollution ». Le Medef attend du futur premier élu « une vraie gestion, concertée, avec un but de fluidification ». « Et on veut participer aux discussions », ajoute Jean-Louis Schilansky.

Libérer du foncier en périphérie

Autre grief à l'encontre de la municipalité actuelle : le logement. « Quand on met des logements sociaux dans le VIIIe, ça raréfie l'offre et fait augmenter les prix de l'immobilier », enfonce le président du Medef parisien. « Soyons francs. Paris, ville attractive, sera de toute façon une ville chère. Il sera difficile d'y loger les classes moyennes. Il faut donc libérer du foncier dans un périmètre plus large que Paris intra-muros. On souhaite aussi avoir cette discussion avec le nouveau maire de Paris. »

Le MEDEF a-t-il donc déjà son favori dans la course à l'Hôtel de Ville ? Officiellement, non. « Ce n'est pas une question de personne mais de façon de faire. Ce que nous voulons avant tout, c'est un changement de méthode et d'approche », avance diplomatiquement l'organisation patronale qui se positionnera « par rapport aux mesures proposées » par les candidats.

Source : Le Parisien 03 09 19