Vie du MEDEF

Revivez #LaREF22 - "Sauver la terre - Tous au charbon !"

Avec Aurélien Barrau, Christophe Béchu, Estelle Brachlianoff, François Gemenne, Thierry Martel et animé par Anne-Cécile Sarfati.

Verbatim

Christophe Béchu : "Cet été a replacé le rechauffement climatique au coeur des préoccupations des Français."

Estelle Brachlianoff : "On a cru pendant longtemps qu'en France, l'eau on n'en manquerait jamais."

François Gemenne : "Si vous me réinvitez en 2032, on se souviendra avec émotion de l'été 2022, où les températures n'atteignaient que 40 degrés."

Aurélien Barrau : "Nous ne sommes pas la solution, nous sommes le problème.Et on en est encore à pérorer sur notre exmplarité."

"Chacun des piliers sur lesquels repose l'habitabilité de cette planète est en train de s'élever."

"Nous laisson dores et déjà 7OO OOO humains par an mourir de la pollution en Europe."

François Gemenne : "Si j'étais dans votre cabinet Monsieur le ministre, je vous conseillerais de lancer un grand plan de rénovatyion thermique des logements."

"L'enjeu c'est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et pas uniquement nos émissions de gaz à effet de serre."

Christophe Béchu : "Il y a une injonction contradictoire. Le consensus a été de dire que le social devait primer sur le climatique dans la situation dans laquelle on se trouve."

Estelle Brachlianoff : "Chez Veolia, notre métier, c'est l'écologie des solutions. Et les solutions, elles existent déjà en partie."

"Si l'on débloque un certain nombre des verrous, c'est 25 % du gaz russe que l'on importe en France qui peut-être remplacé par des biogaz produits chez nous, dans nos territoires."

Thierry Martel : "Le mot d'ordre, c'est la prévention. La prévention devient un facteur absolument majeur."

François Gemenne : "Aujourd'hui, les énergies fossiles représentent 84 % du mix énergétique mondial."

"Tant que nous continuerons de consommer toujours plus d'énergie, nous n'y arriverons pas."

Christophe Béchu : "Sur ce type de ressources, nous ne pouvons plus raisonner comme si les arbres montaient jusqu'au ciel."

"Il faut que le sobriété, au-delà de l'hiver 2022, ça devienne un mode de vie."

Aurélien Barrau : "Nous sommes la civilisation la plus meurtrière qui ait jamais existé sur cette planète."

Aurélien Barrau : "Des milliers de personnes meurent chaque année, c'est une priorité politique pour quiconque s'intéresse un peu à la vie humaine."

Estelle Brachlianoff : "Je pense que le futur qu'on dessine tous ensemble doit être désirable, pas uniquement productiviste, ou seulement pour la planète."

Pour aller plus loin

Chacun pour soi et tous pour chacun. Fit for 55, Green Deal, l’équation écologique n’a plus vraiment d’inconnues.

En 2019, la Commission européenne lançait le Green Deal, une feuille de route pour rendre l’Europe neutre sur le plan climatique d’ici 2050 et en faire le continent le plus vert du globe. Une ambition revue à la hausse avec le « Fit for 55 », visant à réduire les émissions carbones de 55 % dès 2030 à l'aide d'un corpus de treize propositions législatives contraignantes (directives et règlements). Il s'agit « du paquet climat le plus important jamais proposé par une entité politique dans le monde ». Pour y parvenir, de nombreux chantiers sont et seront ouverts, visant à transformer en profondeur de très nombreux secteurs comme l'automobile, l’aviation, le transport maritime, les énergies renouvelables, l'agriculture, l’industrie, la gestion forestière et des sols...

Les discussions autour du « Fit for 55 » sont toutefois loin d’être finies. L’objectif affiché à Bruxelles est de conclure les négociations d’ici à la fin de l’année. Un calendrier optimiste pour certains observateurs.

Une telle ambition a bien sûr un coût et la Commission prévoit de mobiliser 100 milliards d’euros par an, soit 1 000 milliards d’euros sur 10 ans pour financer ce Green Deal. Il s'agit également d'inciter le secteur privé à investir plus massivement dans la transition énergétique. Reste à savoir où trouver ces mille milliards, à l'heure où la croissance semble marquer le pas en Europe.

Le paquet « Fit for 55 » prévoit également un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne. Ce mécanisme vise à renchérir le coût des importations de pays moins regardants sur le plan environnemental. Bien sûr, cela aura un impact sur le prix du carbone. Pour compenser cet impact, le dispositif comprend la création d’un fonds social pour le climat. « S’adressant aux ménages, aux petites entreprises et aux usagers des transports vulnérables et affectés par la transition énergétique, il prendra la forme d’une aide directe, mais temporaire, destinée à pallier l’augmentation des prix des carburants et de l’énergie, mais aussi d’investissements plus structurels ». Là encore, cela suffira-t-il à rendre toutes les mesures du « Fit for 55 » acceptables pour les Européens ?

En plus de leur coût financier, il ne faut en effet pas négliger le coût social de toutes ces mesures. Dès janvier 2022, Pascal Canfin, le président de la commission Environnement du Parlement européen, déclarait : « il faut éviter un effet « gilets jaunes » européen ». Beaucoup redoutent en effet la naissance d’une fronde sociale, car le coût de la taxe carbone sera directement répercuté sur le prix des produits. Le poids de la lutte contre le réchauffement climatique risque de ce fait de peser sur les franges les moins favorisées, avec pour conséquence une contestation globale contre la politique climatique de l’Union. Certes, le réchauffement climatique fait partie des principales préoccupations des Européens, surtout chez les jeunes, mais sont-ils pour autant prêts à en assumer le coût ?

Et pour rendre l'équation de la transition énergétique un peu plus difficile à résoudre, la crise russo-ukrainienne avec les tensions sur le gaz et le pétrole est encore venue renchérir les prix de l'énergie et contraindre ici ou là à la réouverture de centrales à charbon !

L'avenir de l'Europe et du monde dépend d'une planète en bonne santé. Les défis climatiques et environnementaux exigent une riposte urgente et ambitieuse, tout le monde est d'accord là-dessus. Mais alors que les prix flambent, comment trouver des solutions acceptables pour toutes les parties ?

L’Europe a-t-elle aujourd'hui les moyens de devenir le continent le plus vert du monde ?