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Geoffroy Roux de Bézieux sur Europe 1 : « le problème de notre pays c’est que notre dépense publique ne baisse pas »

Geoffroy Roux de Bézieux était l’Invité dimanche matin de l’émission « Le Grand rendez-vous » sur Europe 1-CNews-Les Echos. Interrogé sur la politique économique du gouvernement, le président du Medef, a relevé des « signaux contradictoires » dans le projet de loi de Finances, « avec des hausses, des baisses, on a du mal à voir le cap », notamment sur la fiscalité

Sur ce sujet, « on ne demande pas la Lune, mais à être au niveau de nos concurrents », a-t-il indiqué.  Mais « le problème de notre pays c’est que notre dépense publique ne baisse pas. 56% de notre richesse passe en dépenses publiques. Si nous ne baissons pas les dépenses publiques nous ne réussirons pas à baisser les impôts ». 

Et à côté de ces « signaux contradictoires », « on entend une petite musique » selon laquelle les entreprises ne joueraient pas le jeu ». L’occasion pour Geoffroy Roux de Bézieux de rappeler quelques chiffres :  sur les 20 milliards d’euros de baisses de charges accordées aux entreprises entre 2013-2017, à peu près la moitié, soit 45 milliards, a été consacré à l’investissement et l’autre moitié s’est traduite par des hausses de salaires. Et sur cette même période, « les entreprises ont créé 770 000 emplois ». Alors pourquoi le chômage ne baisse-t-il pas ? Pour plusieurs raisons, explique Geoffroy Roux de Bézieux. En premier lieu, en raison de la démographie. Ensuite, en raison de disparités démographiques. « Dans les métropoles, le chômage frictionnel est à 3-4 % ». « A l’inverse, il y a des villes, des villes moyennes, des territoires qui souffrent énormément (…)  Donc on est arrivé à un moment où l’équipe de France montre ses faiblesses et ses faiblesses de structure : problèmes de compétences, problèmes de mobilité et puis (…) un système d’assurance-chômage qui n’est pas toujours optimal pour inciter les gens à prendre du travail ». Un point qui sera au cœur de la réforme de l’assurance-chômage. Pour lui « il y a un certain nombre de paramètres qui ne marchent pas », notamment la permittence, « un système socialement inefficace ».  En revanche la mise en place d’un bonus-malus sur les contrats courts ne conduit qu’à taxer « une activité ». Geoffroy Roux de Bézieux a par ailleurs souligné la dualité de notre marché du travail : « un CDD très flexible qui permet de mettre fin à un contrat de travail sans motif et à l’inverse un CDI très compliqué ».

Autres sujets d’actualité : le Brexit et les élections européennes. « A très court terme le Brexit est une très mauvaise nouvelle » qui aura des conséquences négatives sur un certain nombre de filières françaises comme « l’aéronautique et l‘automobile ». Mais à plus long terme, « cela va permettre aux entrepreneurs européens et plus largement aux citoyens européens qui en doutent de se rendre compte de ce que l’Europe leur a apporté en termes de prospérité, de facilité, en termes d’échanges ». Le Medef va contribuer à cette prise de conscience, en lançant une campagne « Merci l’Europe », « une campagne de témoignages de chefs d’entreprise et de salariés pour montrer concrètement à quoi sert l’Europe ». « Le multilatéralisme est mort », affirme Geoffroy Roux de Bézieux. « La période de la mondialisation heureuse est derrière nous (…)  On est entré dans une forme de guerre (…) Et la seule manière pour nous de rentrer dans cette compétition est européenne. Il est donc très important que l’on se remobilise derrière l’Europe, c’est l’intérêt de nos entreprises, c’est l’intérêt de notre pays. »

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