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Brexit : Une sortie sans accord serait dramatique pour l’industrie automobile

Selon Carlos Tavares, président de l’Association des constructeurs européens d’automobile (ACEA) une sortie sans accord du Royaume-Uni « serait extrêmement dramatique pour l'industrie automobile européenne ». Selon lui, en cas de Brexit sans accord, la livre sterling « s'effondrera et très probablement de nombreux constructeurs automobiles devront augmenter leurs prix pour protéger leurs marges, ce qui provoquera un effondrement du marché britannique ».

L'ACEA anticipe ainsi un marché plus difficile après cinq années de croissance. Il devrait être « au mieux stable » en 2019, avec « un taux de croissance de moins de 1 % ». En conclusion, il a appelé l'Union européenne et le Royaume-Uni « à conclure un accord ».

Le 19 février, le constructeur automobile japonais Honda a de son côté annoncé la fermeture de son usine britannique de Swindon en 2022, menaçant 3500 emplois. Début février déjà, son concurrent japonais Nissan a annoncé abandonner son projet d’assembler un nouveau crossover en Angleterre, ce qui aurait permis de créer 741 emplois.

En parallèle, Ford, qui emploie 13 000 personnes au Royaume-Uni, a présenté à Theresa May les mesures qu'il envisage de prendre en cas de Brexit sans accord. Une porte-parole du groupe a déclaré : « Nous demandons depuis longtemps au gouvernement et au parlement britanniques de travailler ensemble pour éviter que le pays quitte l'UE sans accord. Selon elle, un divorce sans accord serait « catastrophique pour l'industrie automobile britannique et pour les opérations de production de Ford dans le pays. » « Nous prendrons toute mesure nécessaire pour préserver la compétitivité de notre activité européenne. Nous n'avons rien à annoncer aujourd'hui ». Fin janvier, Ford avait indiqué qu’un Brexit sans accord lui coûterait 800 millions de dollars. Ce coût comprend le ralentissement économique attendu, la baisse de la livre et le rétablissement de droits de douane entre le Royaume-Uni et le continent, a détaillé le constructeur. Ford pourrait également supprimer plus d'un millier d'emplois au Royaume-Uni où il fabrique principalement des moteurs.

Toujours dans l'automobile, Jaguar Land Rover a annoncé dès janvier la suppression de 4 500 emplois, soit plus de 10 % de ses effectifs majoritairement employés en Grande-Bretagne, en raison d’une activité déprimée par le diesel, la Chine et les incertitudes sur le Brexit.

Enfin, l'équipementier automobile allemand Schaeffler a décidé en novembre 2018 la fermeture de deux de ses usines au Royaume-Uni, évoquant entre autres le Brexit. 500 emplois sont concernés.  

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